ETUDES DES NUISANCES ATMOSPHERIQUES URBAINES (NOUVEL AXE DE RECHERCHE)
Réactivité des ions SFn formés par décharge dans SF6 avec l'oxygène, l'azote et l 'air sec. [93]
Dues à son inertie chimique et à ses propriétés diélectriques l'hexafluorure de soufre est largement utilisé comme isolant dans les équipements électriques. Des décharges (étincelles) peuvent transformer SF6 en fragments neutres ou chargés pouvant réagir avec les principaux constituants de l'air et produire ainsi des polluants néfastes à la santé. Le travail que nous avons entrepris sur une proposition d'EDF a consisté à identifier par spectroscopie infra-rouge les produits formés quand une décharge de 900 à 3000 volts était produite dans des mélanges gazeux contenant SF6 dilué dans l'oxygène, l'azote et dans l'air sec.
Métrologie de polluants à l 'intérieur des logements occupés par les personnes âgées.
Cette étude soutenue par Air Liquide et qui a obtenu le prix Pollutec avait objet d’étudier la relation entre la qualité de l’air intérieur de plusieurs logements sociaux occupés en permanence par des personnes âgées et leur état de santé. L’étude a porté sur 96 appartements sociaux situés près de Paris dans un environnement de trafic intense. Six ont été choisis en fonction de leurs différentes caractéristiques et en fonction de l’âge des occupants (62 à 85 ans)
Plusieurs étapes ont été réalisées :
Description détaillée des logements (âge, surface, matériaux de construction, étage,, isolation, nombre de pièces, chauffage, présence de tapis etc.)
Profil des participants (habitudes, mobilité, emploi du temps journalier établi heure par heure)
Recherche des sources potentielles de pollution (poussières, utilisation du gaz, produits de ménage, humidité, aération..)
Questionnaire sur la santé des occupants réalisé en collaboration avec un médecin spécialisé en gérontologie. Relevé de la fréquence des symptômes
Mesure de la concentration de quelques polluants pendant 5 jours (humidité, température, dioxyde et monoxyde de carbone, poussières PM2,5 sur 24h, oxydes d’azote, COV totaux, ozone pendant 8h le jour ,bactéries, moisissures et taux d’échange d’air par intermittence)
Les concentrations relevées sont comparées aux valeurs guides maxima permises pour ne pas affecter la santé.
Les valeurs étaient différentes d’un appartement à l’autre :
L’humidité relative de l’air était inférieure à celle recommandée pour un bon confort et une bonne santé (2 appartements présentaient une mauvaise corrélation entre température et humidité)
Le taux de CO2 dépendait du nombre d’occupants. Il était trop élevé dans deux appartements (700 ppm) indiquant une atmosphère confinée
Dans deux appartements ayant le plus d’occupants, le taux de bactéries et de moisissures était supérieur au taux recommandé. On trouvait essentiellement deux catégories de bactéries gram positif : Bacillus micrococcus et Staphylococcus. Des moisissures Aspergillus niger et Aspergillus fumigatus étaient trouvées dans deux appartements.
Le niveau de monoxyde de carbone était très inférieur aux valeurs guides mais cependant plus élevé dans les appartements utilisant le gaz. Même constatation pour les NOx et l’ozone
Les PM2,5 dépendaient surtout de l’air extérieur (counts de 72663 à 252007). La distribution en taille des poussières révélait 95 à 99% de fines particules suspendues de 0,3 et 1 micro mètre.
Le niveau de TOVC était entre 2,4 et 3,7 ppm (valeur guide de 3 ppm) mais avec des maximas correspondant à des activités de cuisine (27,1 ppm), de ménage (53 ppm) et de la cigarette (12,7 ppm,1 occupant)
La fréquence des symptômes (maux de tête, troubles digestifs et respiratoires, toux, irritation et sécheresse des yeux, irritations cutanées, mycoses, rhinite, irritation de la gorge…) était notée entre 0 et 4 (1 :quelquefois, 2 :souvent, 3 :très souvent, 4 tout le temps). Les résultats étaient très variés mais tous les occupants présentaient des symptômes parfois au niveau 4.
Le CO2 était bien corrélé avec le niveau des bactéries et de l’humidité (atmosphère confinée). Une association entre microbes et poussières était observée.
Les facteurs de risques dépendaient :
des caractéristiques des logements. Les niveaux de NO, NO2, CO étaient plus élevés dans les appartements utilisant le gaz (chauffage, cuisine). Les COV étaient plus importants dans les logements ayant de la moquette ou des tapis. Le niveau des PM2,5 étaient plus importants dans les logements exposés au trafic ou situés devant un parking public.
des habitudes de vie des personnes âgées : CO, COV, CO2 augmentaient avec le temps de résidence dans la cuisine, la présence d’animaux, une faible aération, l’utilisation de produits de nettoyage, le séchage des habits dans le living, les plantes, le tabac (1 occupant)
La fréquence des symptômes dépendaient du temps de résidence à l’exception des troubles digestifs et des irritations de la gorge qui n’apparaissaient qu’au bout d’un temps de résidence de 10 h.
Il était trouvé une bonne corrélation entre la fréquence des symptômes et certains polluants :
- Poussières et sensation de brûlures, irritations des voies respiratoires supérieures, toux
- Microbes et irritations cutanées et rhinites
- COV et troubles digestifs
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